jeudi 4 décembre 2008

Toiles exposées à la Galerie Accord
































Galerie Accord
25 cours d'Estienne d'Orves -1er étage
13001 MARSEILLE – France
Téléphone : [0033] 04 91 54 22 33
ouvert de 14h30 à 18h30 du mardi au samedi


Article paru dans le journal "La Marseillaise" du 23 novembre 2008

Exposition. Le Peintre hollandais Edlef Romeny expose une partie de ses œuvres à la Galerie Accord de Marseille jusqu’à la fin de l’année.

Sous le soleil du peintre Edlef Romeny

En 32 deux toiles, (28 petits formats et 4 grands) exposées à la Galerie Accord, le peintre Edlef Romeny nous dit de façon prégnante ce qu’il voit et ressent d’une Provence intériorisée, greffée à l’œil, au cœur, à l’âme.
Elle est en effet nichée au plus profond de cet artiste, riche de couleurs et de formes débordante et puissante. Elle doit irrépressiblement sortir de lui pour marquer la toile.
Dans la douceur du mas en Lubéron, les toiles avant le voyage vers Marseille et le public, couchées dans l’herbe, adossées aux murs de pierre exhalent toute leur énergie, leur résonance. Témoin ce premier triptyque dont on aperçoit l’émergence du violet qui faisant quasi saliver évoque cet aspect durement charnu et par directe proximité l’ineffable goût d’un fruit. Sur les branches penchées de l’arbre, les prunes sont déjà cueillies du regard cependant qu’autour des fruits s’organise la ronde des couleurs, la confrontation du jaune et de l’orange traversés par la lumière du jour d’été qui ne baisse pas sous le pinceau du peintre.
On est là, dans la douce courbe des formes, la vive présence du prisme, sous la diagonale de la branche. Ne resterait que, se pliant à cette soudaine l’émotion, tendre la main.
Les natures mortes à dominante verte (y compris dans la valeur choisie pour le fond) chantent une espérance picturale polie par les ans, signent l’éloignement des couleurs froides forgées dans un pays aux ciels souvent bas, la Suède, où l’artiste a longtemps vécu, dans lequel heurs et malheurs se sont tissés dans le climat du lieu : « je me sens aujourd’hui tellement loin de la Suède et des grands drames abordés alors. Il y a maintenant une autre lumière qui traverse chaque toile, celle de la Provence. C’est l’atmosphère de ce coin de France qui toujours me pousse à continuer ce stimulant combat avec la toile, c’est la lumière et les couleurs du Luberon qui entrent en moi et tiennent ma main. Le temps passé dans le Nord m’a inscrit dans les aventures et les découvertes picturales des années 60 où je m’orientais vers un travail qui au fur et à mesure m’a amené vers l’abstraction, une dimension qui a dominé l’oeuvre une bonne quarantaine d’années.. »

La nécessaire tension intérieure


Romeny ne cesse de louer la Provence inspiratrice. Comme Van Gogh (il ne faut pas oublier les origines hollandaises d’Edlef), elle est ce magnifique objet du désir… de peindre. L’exubérance de la nature, la franchise des couleurs, la lourdeur de l’air , la liberté de l’espace, tout lui est raison de ne jamais partir sans un carnet de croquis, de retarder une balade pour observer la baisse de la lumière, le changement des nuances de la terre et du ciel. Comment ne pas s’émouvoir de l’envahissement du rouge installé par une poussée de coquelicots, ne pas s’étonner du bleu si pur de l’eau d’une calanque qui ronge l’obscur du rocher « oui tout cela me vivifie d’une incroyable force, guide le sens dans lequel tâtonnent mes pinceaux, autour desquels les couleurs s’imposent à ma palette… »
Sur un fond bleu insistant qui ferre la prunelle, pousse un grand arbre pommelé de blanc, un cerisier perlé de fleurs : « c’est mon arbre, je le vois tous les jours lorsque je passe en voiture. J’examine ses transformations au fil des saisons. L'opacité qui le prend à la pointe de l’hiver, sa bonne mine printanière : le tronc respire, il est pris de verdissement avant la fantastique venue des fleurs et au-delà de l’esthétique, je ressens une énorme tension. Le tableau commence déjà à se construire en moi, est en devenir jusqu’à ce que la toile l’emporte dans une nouvelle création. Cette tension intérieure devient soudain tactile et lumineuse. »
Dans le déroulé des bleus, des verts, des rouges et des violets, des nuances les plus claires aux plus soutenues, le jeu des couleurs met en formes et mouvements, harmonies horizontales ou élans verticaux. Sur le trait charbonneux d’un four qui a vécu, la lumière éclaire l’étiquette d’un vin que l’on suppose bon, légumes et fruits offerts, mûrs à point : poivrons garance, choux fleur d’un violet atypique « le violet se rappelle souvent à moi. C’est presque devenu une couleur d’appel dans certains tableaux. Est-ce l’entrée dans la maturité ? Il paraît que c’est la couleur de la sagesse, de l’équilibre… »
Ce violet qui injecte de l’étrangeté donne cependant plus de relief, de poids, de place à la radicalité des couleurs voisines. Le paysage est là, Luberon triomphant dans un grand ciel bleu qui veille sur la marée de coquelicots. L’espace reste immense au-delà du tableau. Place à l’imaginaire, lieu non dit du tableau où renaissent les fleurs et où se croquent les fruits, où refleurit le monde.

M&J. LATORRE

vendredi 28 novembre 2008

Bibliographie



















Edlef Romeny, Leven en werk, Edlef ter Haar Romeny et Roel H. Smit-Muller, Uitgeverij: Van Gruting, Westervoort, Hollande, 2006.

Edlef Romeny, Wentinck Ch., Bec S., Latorre M.-J., Edisud, Aix-en-Provence, France, 1997.





















Romeny, Stig Johansson, Wahlström & Widstrand, Stockholm, Suède, 1977.



Exposition du 21 novembre au 31 décembre 2008


Galerie Accord
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